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2017 anné mémorable sur le plan climatique

D’un  point de vue précipitations, c’est une des années les plus sèches que nous ayons connues depuis près de 220 ans dans le bassin alésien. Avec 568 mm au cours de l’année, 2017 est la deuxième année la plus sèche depuis l’ouverture de la station météo de St Christol en 1949, le record étant de 556 mm en 1952, et la troisième la plus sèche depuis …1803 (record absolu de 442 mm en 1837 !).

 

A l’exception du mois de mars, particulièrement arrosé, et du mois de novembre (106 mm lors de l’épisode du 4 novembre) tous les autres mois sont systématiquement déficitaires, entre 40 et 94 %. Le déficit cumulé est particulièrement remarquable entre avril et décembre, puisqu’il n’est tombé que 40 % des pluies qui tombent en moyenne à cette période.

 

Dans ces conditions, le maintien de la vigilance sécheresse jusqu’au 31 décembre, ce qui ne s’était jamais vu, était pleinement justifié.

 

 

 

Les mesures réalisées par l’UMR ESPACE sur la trentaine de cours d’eau surveillés, pour certains depuis plus de 35 ans, ont montré un niveau d’étiage particulièrement sévère. Ainsi, le Gardon contrôlé en amont de Collias était juste avant Noël à la même côte que celle qu’il avait le 25 juillet. Autant dire que les réserves souterraines étaient largement entamées.

 

 

 

Les températures de 2017 sont aussi très élevées, Avec 15.4 °C, elles se situent en 6ème position des années les plus chaudes depuis 67 ans (record de 16.1 °C en 2014) A titre de comparaison, il avait nettement plus frais en 1952 (13.6 °C ).

 

 

 

Enfin, l’ensoleillement tel qu’il est mesuré par le laboratoire au Mont Lozère depuis 1983 était de 2704 h en 2017, soit la 2ème plus forte valeur (record de 2808 h en 2015), avec notamment un record absolu au mois d’octobre (57 % de soleil en plus) et en avril (+37%).

 

 

 

Dans ces conditions, plus de chaleur et plus d’ensoleillement ont ainsi contribué dans un premier temps, à favoriser un démarrage plus précoce de la végétation au printemps 2017,  puis à griller les plantes et  certains arbustes, et  à l’inverse le manque d’eau après le 15 août, à prolongé le stress hydrique des plantes et des arbres, aboutissant alors à la mort d’un certain nombre de végétaux,

 

 

 

Pour mémoire, en 1952 et 1953, les communes entre Anduze et St Christol avaient du être ravitaillées en eau par des citernes des pompiers, et en 1837, les mines de Vialas avaient chômé durant près d’un an, et à St Christol, on notait des conditions exceptionnelles de sécheresse pour les semailles.

 

 

 

Verrons-nous en 2018 un retour à des conditions plus favorables, à la fois pour la végétation et  pour la reconstitution des stocks d’eau dans les sols, et au remplissage des nappes et des rivières ? Les semaines qui viennent apporteront un début de réponse.

 

 

 

 

 

Jean-François Didon-Lescot, Jean-Marc Domergue et Nadine Grard

Antenne cévenole de l’UMR ESPACE du CNRS

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